Le don de soi

7 Nov 2008 | Open Magazine, Presse

Article par Chantal-Anne Jacot pour Open Magazine

Olivier Lagardère, psycho-médium, affiche un regard clairvoyant, lucide et apaisant. Au premier contact, l’échange se fait au travers de ses yeux et des vôtres. Pas d’hésitation, une force tranquille vous entoure et vous avez la nette sensation que les messages vont passer du ciel vers la terre par son intermédiaire.

Olivier Lagardère a le don. Il vous l’offre.

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Il consulte à Lausanne, Paris, Dubaï, dans le monde entier. Il se recueille dans la simplicité. Ici, il vous reçoit dans un cabinet situé au dernier étage d’un immeuble ancien. Pas d’ascenseur, des marches à monter doucement, sans précipitation. Un exercice qui vous permet de réfléchir, de vous préparer dans le silence. Lorsqu’il ouvre la porte, une fragrance basée sur des notes pures et pacifiantes s’échappe : huiles essentielles, bois de santal ou de rose du Brésil… Le monde s’arrête pour mieux avancer.

La pièce est volontairement petite et réconfortante. Une lucarne laisse transparaître une lumière douce. L’accueil est chaleureux. Vous vous asseyez face à Olivier Lagardère qui vous explique le déroule ment d’une séance. Et ensuite… Tout se passe entre lui et vous. Comment ? Chaque consultation est personnalisée, intimiste. Vous en jugerez par vous-même. Apprenons à connaître Olivier Lagardère dans son univers.

Le don de médium, de prédilection, de quand date-t-il ?

J’avais huit ans. J’ai reçu le jeu de cartes de mon arrière-grand-mère. Je le touchais, le mélangeais, l’admirais tout en apprenant à le connaître. J’ai eu une vision : le décès de ma cousine qui se suicidait. En effet, un 30 juillet, à 2 heures du matin, on sonne chez nous pour nous annoncer qu’elle s’est jetée dans le vide. Ma vie a ensuite été rythmée par des apparitions diverses et véridiques. J’ai laissé le temps au temps et ce n’est que plus tard, après avoir travaillé dans divers domaines et après avoir suivi une formation en psychologie par lettre et cours du soir que j’ai choisi de consulter. Une immense satisfaction.

Comment vous définiriez-vous en tant que médium ?

Je ne suis ni Dieu, ni une science, ni un magicien, ni un vendeur de bonheur. Je ne symbolise par la cour des miracles. D’ailleurs à Lausanne, je consulte au chemin du Reposoir ! Il faut être prudent face à la confusion qui existe entre le vrai spiritisme et celui de bas étage. Les petites histoires ne m’intéressent pas. Ce que j’énonce vient de ce que je vois, de ce que j’entends. Je ne parle ni de mort, ni d’accident fatal. Sur le plan de la santé, je ressens les maux des autres physiquement. J’ai une douleur significative les concernant et je la leur indique. Nous en parlons. Nous l’étudions. A quoi correspond-elle ? J’utilise les cartes reçues de mon arrière-grand-mère, un support de médiumnité qui m’aide à 10% lors d’une séance.

C’est à moi de savoir ce que je peux dire ou non. Je constate les frontières, les limites de mes interlocuteurs et de leur destin. Je tiens à préciser que le temps ne m’appartient pas.

Les aspects de votre travail ?

Le passé, le présent et le futur. Ils vont de pair. Comment voir votre futur si vous ne connaissez pas votre passé, ni votre présent ? Tant que le passé n’est pas réglé, il vous rattrape. Inutile alors de regarder le futur.
Je m’attache aussi aux quatre éléments vitaux : la terre, le feu, l’eau et l’air, synonymes de lumière.

Votre méthode ?

En principe, je trouve les prénoms de ceux qui correspondent aux êtres qui ont traversé, traversent et traverseront votre vie. Certains évoquent du positif, d’autres du négatif. Je vous permets de vous remettre, si besoin est, sur votre chemin.
Ensuite, je suggère lors d’une seconde consultation un décodage biologique qui fait ressortir les clés de votre existence afin de marcher vers un futur beau, limpide et sain. Je souhaite libérer les gens d’un bagage souvent trop lourd dont ils n’ont pas toujours conscience. Je suis là pour guider.

 

 « J’accueille des clients qui souhaitent des réponses sur le plan privé ou professionnel. Ils peuvent me soumettre des photos nettes, distinctes où les regards des personnes sont visibles. »

Ce don vous accompagne-t-il constamment, partout ?

Oui. Parfois, c’est invivable ! Lorsque je me trouve dans un lieu où je suis entouré de trop de monde, je souffre, car je ressens tellement les choses et si profondément. Quand je me promène dans la rue, je regarde les personnes que je croise dans les yeux. Cela me prend énormément d’énergie. J’aimerais souvent pouvoir « zapper ». Impossible !

Le don est-il éternel ?

On peut perdre le don du jour au lendemain si on l’utilise à mauvais escient ou si on l’assimile uniquement à de l’argent, tel un profit mal acquis.

Qui sont vos clients ?

Ils sont toute ma vie. Ils ont besoin d’aide. Comme je vous l’ai dit, je dois les remettre sur la voie où ils s’étaient perdus. Je les comprends d’autant mieux que j’ai été élevé de manière sévère, à la dure. Adolescent, j’avais un esprit revendicateur. Aujourd’hui j’ai les pieds sur terre. Je suis cartésien, ce qui pourrait paraître étonnant dans mon métier. J’ai acquis une richesse intérieure au travers de joies et de souffrances que je peux partager.
J’accueille des clients qui souhaitent des réponses sur le plan privé ou professionnel. Ils peuvent me soumettre des photos nettes, distinctes où les regards des personnes sont visibles. Mon but ? Que les gens quittent mon cabinet avec une vision autre.
J’aime les personnes modestes, authentiques qu’elles viennent de milieux aisés ou non. Je voyage beaucoup à la demande d’une clientèle de haut niveau, de célébrités, de personnalités du monde économique, social, médiatique. Chaque être humain a la même valeur à mes yeux.

Acceptez-vous de voir toutes les personnes qui vous contactent ?

Le contact se fait par téléphone. Déjà au timbre d’une voix, je devine de quel type est mon interlocuteur et je sais si je peux le recevoir, si cela m’est possible. Certaines demandes ne me conviennent pas, car je ne serais pas en mesure de répondre aux attentes. Je joue la carte de l’honnêteté. Je me fie à mon intuition. Sur dix demandes, j’en refuse généralement la moitié.

Vous êtes-vous trompé ?

Rarement, car il m’est arrivé de renvoyer diplomatiquement une personne après 15 minutes de consultation, soit parce que je ne pouvais rien faire pour elle ou soit parce que j’avais en face de moi un être curieux qui essayait de me tester et de sonder mes capacités. Je n’entre pas dans ce jeu.

Je dois préserver mon énergie pour celles et ceux qui croient en moi et qui sont motivés. Je vous raconte une anecdote : j’étais invité à un diner guindé. Les convives étaient des artistes, des gens branchés ou ayant des responsabilités importantes. Pour eux, je n’étais rien ; au contraire, ils se posaient la question qui étais-je ? Chacun racontait de quelle grande famille il descendait.

Quand vint mon tour, je répondis : « Mon père est plombier, ma mère est prostituée et je le suis à mes heures ». Un silence s’est installé dans l’assemblée.
J’étais insolent, mais je leur ai plu, parce que j’ai déjoué leurs habitudes et leurs attitudes.

Jamais de crainte, d’appréhension ?

J’aime ce qui est complexe. Je le prends comme un défi qui me rend encore plus performant. Certaines personnes me consultent et me disent d’entrée : « Je viens vous voir, on m’a dit que vous étiez excellent ». Non, ce que je souhaite c’est offrir mon aide, pas savoir que je suis excellent, même si cela peut paraître flatteur ou passer pour un compliment.

Et si un couple souhaite vous rencontrer ?

Je ne reçois pas ensemble les personnes liées mais séparément, à l’exception de proches qui souhaitent un décodage biologique durant lequel un parent, un fils ou une fille doivent régler une situation difficile pour être délivrés. Je ne rencontre pas les enfants ni les adolescents. Leur personnalité n’est pas encore forgée. Ils ne sont pas autonomes. Il est trop tôt. Ils doivent prendre le temps de mûrir avant.

Que pensez-vous de la beauté ?

La beauté, je la compare à la fleur de nénuphar qui pousse sous l’eau avant de s’épanouir à la surface. Pour être beau, il faut accepter qui on est. Vivre sans beauté, c’est mourir. A l’époque, je fréquentais le monde de la mode et du mannequina. Mon extérieur était parfait et j’ai réalisé que mon intérieur était pourri. J’ai évolué. J’ai compris le bien et le mal, le plus et le moins.

Comment vous ressourcez-vous ?

J’ai fait beaucoup d’équitation. Aujourd’hui, je me promène avec mes chiennes Charlotte et Louise. J’admire la nature, je me repose. Pour me ressourcer, j’évite de parler à l’extérieur du don que j’ai reçu.

Vos envies ?

Consulter davantage à Paris où je vis en partie, tout en gardant mon cabinet à Lausanne – symbole du début de mon activité en tant que médium sans oublier ma clientèle fidèle. J’ai commencé un livre intitulé Médium malgré lui et malgré moi je ne l’ai pas encore terminé, faute de temps ! Je garde bon espoir !

En guise de conclusion à cette interview consacrée à Olivier Lagardère, pourquoi ne pas réfléchir une seconde à ce qu’écrivait l’historien français Paul Zumthor :

« Le don est échange de vie ; et la vie, échange de don ».